Comprendre l’Internet des Objets
Avec la démultiplication des objets connectés l’Internet entre dans sa troisième évolution : le Web 3.0, l’Internet des Objets (IdO, ou IoT pour Internet of Things en anglais), qui fait suite à l’avènement des réseaux sociaux. Selon le cabinet IDC (International Data Corporation), l’Internet des Objets devrait peser 1700 milliards de dollars en 2020. Un secteur qui devrait être dominé par les marchés de l’entreprise et du secteur public.
Comprendre l’Internet des Objets
Un objet est dit « connecté » lorsqu’il a une identité numérique et qu’il accède à Internet pour communiquer avec d’autres objets. Les objets connectés sont identifiés par une adresse IP ou une puce RFID (nous y reviendrons). Chaque objet devient unique et est indépendant de sa catégorie. Ainsi il peut interagir avec les autres objets connectés individuellement, s’informer et analyser son environnement. On parle de Machine to Machine (M2M).
Mais comment les objets connectés communiquent avec leur environnement ?
A courte portée deux principales technologies sont utilisées : la technologie NFC (Near Field Communication) consiste à transmettre des données sur des ondes haute fréquence, permettant l’échange d’informations entre des périphériques jusqu’à une distance d’environ 10 cm. Souvent, l’émetteur est une puce RFID, un composant passif (qui n’a pas besoin d’énergie externe pour fonctionner) qui comporte une antenne et une puce électronique associée à un identifiant unique.
Dans le cas d’une distance de communication modérée, vous pouvez connecter vos objets à l’internet en utilisant un Hub qui fera office d’interface entre l’internet virtuel et vos objets connectés. Les objets communiqueront au Hub, directement connecté à internet, via les technologies Bluetooth, Wi-Fi, Zigbee, Z-wave.
Pour les objets qui ont besoin de pouvoir communiquer de longue distance, ou de zones difficilement accessibles, l’accès aux réseaux cellulaires longues portées est nécessaire. Les objets connectés peuvent d’abord s’appuyer sur les réseaux cellulaires couverts par les opérateurs de téléphonie (2G,3G, 4G, LTE) pour transmettre leurs données. Ils permettent des accès haut débit mais en contrepartie leur accès est très consommateur en énergie. C’est pourquoi des réseaux spécialisés voir le jour.
Applications de l’Internet des Objets
Maintenant que nous savons comment fonctionne l’Internet des Objets illustrons son application avec 2 exemples : dans le domaine domestique et professionnel.
Exemple d’application domestique :
L’agenda du smartphone de Paul a allumé le réveil connecté qui a ouvert les stores connectés et allumé la télévision connectée. Puis il a enclenché la cafetière connectée pendant que Paul prend sa douche. Les machines communiquent entre elles à travers Internet pour rendre service à Paul.
Exemple d’application professionnelle :
Il y de nombreuses applications envisagées dans le domaine professionnel. En voici quelques exemples : la gestion des déchets, la planification urbaine, la détection environnementale, les gadgets d’interaction sociale, l’environnement urbain durable, les services d’urgence, l’achat mobile, les compteurs intelligents, la domotique…
Le quartier d’affaire de Songdo en Corée du sud est la première ville intelligente (Smart City) opérationnelle. Plusieurs des applications listées ci-dessus y sont mises en oeuvre.
À Songdo, chaque foyer dispose de son panneau de commandes des fonctionnalités de l’habitat, les espaces et les véhicules sont équipés de puces RFID qui transmettent en temps réel des informations sur l’état des routes, le trafic, la survenue d’incidents permettant d’adapter en conséquences les transports, l’éclairage et d’informer les habitants.
… ENCORE D’AUTRES APPLICATIONS
Enjeux et dérives de l’Internet des Objets
Avec toutes ces applications, le développement rapide de l’internet des objets grossi les enjeux que représentent l’analyse, le traitement et la corrélation des données récoltées par les différents types de capteurs contenus dans nos objets connectés. Ainsi, selon le rapport de l’IDC, le marché du Big Data s’élèvera à 125 milliards de dollars en 2015.
Le Big Data regroupe des pratiques et des technologies émergentes utilisées pour gérer principalement trois choses : (1) des quantités de données tellement énormes qu’elles dépassent l’entendement et tout ce que l’on a connu dans le passé ; (2) de nouveaux types de données complexes dont la plupart des entreprises n’ont aucune expérience, et (3) les changements de plus en plus rapides qui affectent toutes ces données.
L’analyse de ces volumes de données gigantesques est bien l’un des enjeux mais il peut être remis en cause si la sécurité de ces données n’est pas assurée. Des cyberattaques ont mis en valeur la vulnérabilité des objets connectés qui sont parfois des portes d’entrée vers les systèmes d’information. A l’avenir la sécurité des objets connectés doit donc être conçue et pensée dès le tout début du développement du produit et non à la dernière étape du lancement.
La confidentialité des données est également une préoccupation majeure pour les consommateurs qui s’inquiètent des dérives que pourrait connaître l’emploi d’objets connectés, notamment dans le respect de la vie privée. Nous pouvons imaginer différents cas de figure dans lesquels des salariés seraient espionnés par leur employeur via des trackers d’activité, entre autres exemples.
Dans l’avenir, il est alors essentiel que chacun veille à ce que ce type de dérive ne puisse pas se produire et conserve son éthique intacte afin d’éviter d’entrée dans une société de surveillance. C’est pourquoi, comprendre l’Internet des Objets est essentiel aujourd’hui.