Economie collaborative et intermédiation sur internet

Economie collaborative et intermédiation sur internet

On ne peut pas cantonner l’économie collaborative à son application sur internet mais c’est véritablement grâce à l’intermédiation par des plateformes internet qu’elle a pris son essor.

Histoire et définitions

L’économie collaborative est une activité humaine qui vise à produire de la valeur en commun et qui repose sur de nouvelles formes d’organisation du travail. (Source Wikipedia)

Tout commence en 1978, lorsque  Felson et Spaeth utilise le terme consommation collaborative pour désigner les « événements dans lesquels une ou plusieurs personnes consomment des biens ou des services économiques dans un processus qui consiste à se livrer à des activités communes ».

En 2010, Botsman et Rogers lui donnent un nouvel essor en qualifiant de consommation collaborative, les comportements collaboratifs, les comportements de consommation centrés sur l’accès, la mise en commun et le partage de biens et de services. L’économie collaborative peut donner lieu à des cessions de droits de propriété des objets dans des échanges basés sur le don ou le troc.

Elle s’appuie sur une organisation plus horizontale que verticale, la mutualisation des biens, des espaces et des outils (l’usage plutôt que la possession), l’organisation des citoyens en « réseau » ou en communautés et généralement l‘intermédiation par des plateformes internet. (Source Wikipedia)

L’économie collaborative va alors véritablement se développer grâce à l’utilisation des nouvelles technologies, au désir de pratiques écologiques et de relations sociales plus conviviales.

Aujourd’hui, sur internet, pour la revente d’objets, le covoiturage, l’autopartage ou les troc divers, les consommateurs ont l’embarras du choix.

Intermédiation par des plateformes internet

La plateforme d’intermédiation permet de mettre en relation grâce à internet le « fournisseur » d’un bien ou d’un service avec son « client ». Entre guillemets car on ne parle pas ici d’un site de eCommerce ou des plateformes BtoB (Business to Business). Non il s’agit des produits d’occasion, des ressources sous-utilisées ou des services à la personne. On parle ici de partage.

Avec le ralentissement de l’économie en 2008-2009 et les Français se sont tournés naturellement vers les pratiques collaboratives.

Grâce à la technologie, les consommateurs se sont détournés des solutions institutionnelles pour privilégier les circuits courts. Et on constate que tous les domaines de la vie quotidienne sont potentiellement concernés. (Rémy Oudghiri, directeur général adjoint de l’observatoire Sociovision)

Parmi les exemples les plus connus de plateforme de l’économie collaborative on peut citer Le Bon Coin pour l’achat et la vente de produits d’occasion, le français BlaBlaCar pour le covoiturage, AirBnb pour la location d’appartements, de chambres ou même de canapé. Il y a aussi Uber qui permet à des chauffeurs professionnels indépendants de transporter des personnes avec leur véhicule pour des petits trajets. Son service UberPOP ouvert aux chauffeurs particuliers a été suspendu en France en juillet 2015. Nous y reviendrons.

Comment ces plateformes se rémunèrent-elle ?

Le système est toujours à peu prêt le même. Le « fournisseur » propose son prix, pour la participation aux frais du trajet dans le cas de BlaBlaCar, pour la location d’une chambre dans le cas de AirBnB, et la plateforme encaisse un pourcentage de ce prix comme frais de service lorsque la transaction est conclue.

Dérives et législation

L’arrivée de ces nouveaux acteurs sur des marchés bien établis bouleversent bien souvent les règles de leurs secteurs respectifs. L’hôtellerie pour AirBnb et le transport en taxi pour Uber sont deux cas pour lesquels de nombreux recours juridiques sont déposés à l’encontre de ces entreprises.

Uber vient d’être condamné à 800.000 euros d’amende le 9 juin 2016 (dont la moitié avec sursis). Avec UberPOP suspendu en juillet 2015, l’entreprise a enfreint la loi Thevenoud, ce qui lui vaut une condamnation pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, mais aussi « organisation illégale d’un système de mise en relation de clients » avec des chauffeurs non-professionnels.

Uber est aussi dans le viseur de Bruxelles qui estime que les chauffeurs du service de VTC devraient être reconnus comme des salariés et non comme des travailleurs indépendant, comme c’est le cas aujourd’hui. Une obligation qui remettrait tout bonnement en cause le fondement même de la firme américaine dont le modèle économique est basé sur cette organisation non salariée.

Ces acteurs de l’économie collaborative sont confrontées à des législations très différentes selon les pays. Airbnb doit par exemple jongler entre une législation britannique très favorable et des obligations pour le moins restrictives à Berlin. C’est pourquoi en juin 2016 la Commission européenne devait publier plusieurs directives visant à harmoniser les pratiques et règles auxquelles ils sont soumis. Des directives plutôt libérales à ce qui paraît, une manière d’apaiser les relations avec Washington.